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Argiope frelon et Eresus

En collaboration avec : Association Française d’Arachnologie (en savoir plus...)
 

Enquête « araignées » auprès des savoyards : un premier bilan, mais l’enquête continue !

En 2009 et 2010 était diffusée la première enquête « écocitoyenne » de Savoie, portant sur la répartition de deux « espèces méconnues d’araignées remarquables » : l’argiope frelon (ou épeire fasciée), et l’Eresus.

Argiope frelon
Argiope bruennichi
(jusque 2 cm ; zigzag vertical typique dans la toile)

Eresus mâle
Eresus sp.
(1 cm ; femelle toute noire : 2 cm)

Une centaine d’observateurs ont envoyé une ou plusieurs données, le plus souvent avec photo de l’espèce, permettant d’attester la présence de l’argiope dans 61 communes, et de l’Eresus dans quatre. Encore préliminaire, surtout pour la très discrète Eresus (vivant essentiellement sous terre !), ce résultat apporte un éclairage intéressant sur le statut de ces araignées en Savoie (voir carte).

Carte de répartition des deux espèces suite à l'enquête 2009 

Ainsi confirme-t-on que l’argiope est largement répandue en plaine : il semblerait que toute commune possédant des milieux herbacés non fauchés ou tardivement à moins de 500 mètres d’altitude soit susceptible de l’héberger.  Et ce d’autant plus que, et c’est une surprise de l’enquête, l’espèce paraît fort capable de coloniser les jardins – du moins ceux suffisamment accueillants. En effet une végétation haute préservée tout l’automne lui est nécessaire pour établir sa toile, mais aussi pour sa ponte. Iris, framboisiers, lavandes, tomates sont les plantes les plus citées dans les observations de jardin, représentant les 3/4 des observations. Le record revient à cette argiope installée dans une jardinière à une fenêtre de Chambéry ! Une vision tronquée de la réalité, car la plus grande partie de la répartition et des effectifs dépend des prairies à fauche très tardive, de bordures de zones humides ou cultures, de talus ou lisières. Un habitat agricole où elle est à la merci des fauchages trop précoces, ou des écobuages...

Questions montagne, les altitudes les plus élevées sont atteintes à La Léchère (1270 m) et Valmorel (1350 m) ; mais elle doit pouvoir vivre plus haut encore dans les prairies des adrets de Tarentaise et de Maurienne, vallées où elle est signalée à ce jour au moins jusque Séez et Villargondran.

Les observations d’Eresus sp. proviennent au contraire surtout de la base de données du Parc national de la Vanoise. Ceci s’explique par son caractère plus montagnard, et surtout plus furtif (observations sur les sentiers durant la fin d’été où le mâle quitte son terrier pour trouver celui d‘une femelle). Le réseau des accompagnateurs en Montagne, sollicité pour cette enquête, apportera peut être un complément précieux à cette carte de répartition certainement incomplète.

Même des données anciennes mais à localité précise sont utiles si elles sont certaines ; une photo est utile car il i aurait une seconde espèce méridionale dont on ignore encore l’aire complète de distribution ...

Au bilan, cette première expérience d’ « enquête citoyenne », mettant à contribution cette importante « force de frappe » en puissance que constitue le public savoyard, est à considérer comme très positif. A voir entre différents acteurs comment elle peut être renouvelée ou prolongée dans les années à venir ... la connaissance de notre patrimoine naturel peut y trouver une chance, et aussi la sensibilisation et l’information d’un public de plus en plus intéressé ... même par des araignées !

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

  • Vous pouvez envoyer vos observations en indiquant la date d'observation, l'espèce, la commune, le lieu-dit, l'altitude et si possible une photo à André Miquet : cora-savoie at univ-savoie.fr.